Carte blanche à PV Chapus

Samedi 29 juillet 2017 à 20h

Carte blanche à Pierre-Vincent Chapus « Artiste associé »

« Princes et Voleurs »

« Ce n’est jamais le début ni la fin qui sont intéressants, le début et la fin sont des points. L’intéressant, c’est le milieu. Le zéro anglais est toujours au milieu. Les étranglements sont toujours au milieu. On est au milieu d’une ligne, et c’est la situation la plus inconfortable. On recommence par le milieu. Les Français pensent trop en termes d’arbre : l’arbre du savoir, les points d’arborescence, l’alpha et l’oméga, les racines et le sommet. C’est le contraire de l’herbe. Non seulement l’herbe pousse au milieu des choses, mais elle pousse elle-même par le milieu. » Gilles Deleuze.

Comme un point d’équilibre entre une année passée à marcher d’un point à un autre du territoire avec toujours La Ferme du Bonheur comme point d’ancrage, une année à fabriquer confusément, à rire avec les collégiens, palabrer avec les gens de Gagny, danser avec ceux de Gennevilliers, simplement ressentir avec les compagnons de Vanves, je me saisis de cette proposition de carte blanche pour faire feu de tout bois.

J’ai aujourd’hui envie d’inviter à une grande table (la mienne !) ceux qui ont accompagné mes pérégrinations : ces habitants de Gagny, Noisy-le-Sec, Gennevilliers, Colombes, Vanves, Nanterre, jeunes et vieux , pauvres ou riches, princes ou voleurs …

Tenir table ouverte, ouvrir grand les bras, cela tombe bien, dans mes deux prochaines créations sur lesquelles je planche (Le Prince et Le Voleur, Hommage), il est fortement question de repas, de portrait au négatif, de trait d’union et d’histoires échangées, mêlées, dévorées.

Le nombre et le groupe des invités feront ce que vous verrez ce soir-là. C’est totalement empirique et situationnel. C’est totalement « tapis », comme disent les joueurs de poker un peu cramés.

Ensemble, en cette fin du mois de juillet, on poussera donc par le milieu, tel une herbe folle, tel un axe entre le passé et ce qu’il y a à venir. On verra les récits innerver chacun et se transmettre à vous en une forme que j’espère vierge, vivace. Le Bel aujourd’hui, en somme, à Nanterre.