Vendredi 2 juin 2017
à 17h00
PROGRAMME DÉTAILLÉ
Ville/Campagne : Les contributions de l’agriculture dite « urbaine »
Christine Aubry, Chercheuse INRA, responsable de l’ équipe Agricultures urbaines à AGROPARISTECH, et Monique Poulot, professeur de géographie à l’Université Paris X Nanterre.
La notion d’Agro-Poésie de la Ferme du Bonheur
Roger des Prés, fondateur de la Ferme du Bonheur
Sols pollués : comment produire ?
Anne-Cécile Daniel, ingénieur coordinatrice du bureau d’EXPertise en Agriculture Urbaine, EXP’AU,
Nastaran Manouchehri, enseignante Chercheur AgroParisTech,
Anne Barbillon, chargée de Mission EXP’AU
Exposeront le programme REFUGE, les méthodes d’analyses et les résultats.
Mathieu Ohlmann, chargé de projet Environnement présentera les pratiques de la Ferme du Bonheur,
Léonard N’Guyen Van Thé, jardinier, Chercheur libre, racontera d’autres expérimentations à venir.
Échanges avec la salle
Conclusion – La Fabrique du P.R.É dans le Grand Paris… dans le monde
Andreï Ferraru Architecte Urbaniste, Lauréat avec MVRDV du Concours du Grand Paris
19h30 : à la soupe !
Réserver la « soupe » ici
Petit rappel, histoire et contexte :
Il est coutumier de dire que la Ferme du Bonheur née à Nanterre l’hiver 1992/93 a précédé ce qu’on appelle désormais « l’Agriculture Urbaine ». Intuitives, instinctives, ou naturelles, sa pensée et sa pratique qu’elle nomme elle-même « Agro-Poésie » (où la Culture est considérée comme totale, des arts… à l’agriculture en passant par l’action sociale, l’architecture, l’artisanat… la fête..) ont été partagées par de nombreux acteurs partis essaimer dans toute l’île de France, ailleurs… et encore bien plus loin.
Cantonnée à l’origine sur les 2500m2 d’un friche urbaine issue de la démolition d’une école primaire du début du XXème siècle, la Ferme a étendu son oeuvre à ce jour sur les quatre hectares de la dernière friche sauvage et libre du monumental projet urbain actuel qui poursuit le fameux Axe Historique rêvé il y a quatre siècles par André Le Nôtre, jardinier de Louis XIV. Cette friche, ce lieu-dit par la Ferme du Bonheur « Le Champ de la Garde », est la deuxième étape de ce qu’elle a nommé « La Fabrique du P.R.É. » (P.R.É comme Parc Rural Expérimental) en réponse à la découverte fortuite en 2003 de la décision des urbanistes lauréats du concours international pour prolonger l’aménagement de l’Axe, de relocalisation de la Ferme du Bonheur sur le grand axe de la Défense.
Détruire la Ferme du Bonheur, son Histoire, faite des mille et une histoires des foules qui l’ont visitée, y ont apporté une pierre, petite ou grosse, ne sera pas scandaleux si on lui propose de développer l’œuvre sur un territoire plus vaste, a fortiori sur cette partie de l’Axe historique dont le symbole est fort : quatre siècles après le projet d’André Le Nôtre initié par le Jardin des Tuileries, la Fabrique du P.R.É. de la Ferme du Bonheur renouant dans une forme contemporaine avec les mêmes postulats de recherche scientifique, poétique, sociale et politique… illustre l’éternité de la Nature ! Fidèle à elle-même, à précéder encore et toujours -la charrue avant les boeufs-, c’est donc le dimanche 28 décembre 2008 qu’avec le public présent sur cette friche sale et polluée qui allait devenir « le Champ de la Garde » que « nous avons pris autorité (responsabilité pas pouvoir !) commune, spontanée, aléatoire… libre » sur ces quatre hectares ! D’abord une fois par mois, puis très rapidement vu l’engouement du public et de l’incroyable message d’optimisme immanent, tous les dimanches, quelle que soit la météo, le public est invité aux « travaux dominicaux d’Agro-Poésie » : défricher, nettoyer, planter, semer… à la main pour être dans une attitude de justice et de justesse vis à vis du Vivant… de la Nature ! Très vite, un paysage rural est advenu, au sens le plus poétique du terme, touristique si l’on veut que l’institution comprenne….
L’institution qui nous demande un jour si « nous n’avons pas peur que le terrain soit pollué », à qui nous répondons que « nous n’avons pas peur, nous savons qu’il est pollué »…
En l’occurrence, un laboratoire effectue une analyse brutale en janvier 2014 qui révèle officiellement la présence d’à peu près tous les danger possibles… Si l’institution propose la classique et navrante méthode « décaissement – pose de géotextile – apport de terre végétale»… la Ferme du Bonheur répond « Touche pas à mon remblai ! Il est peut-être temps d’apprendre à dépolluer…» Ainsi, deux semaines après les analyses du laboratoire, sur l’intercession de notre ami Gilles Clément, les célèbres époux Bourguignon, pédologues révolutionnaires invités par la Ferme, en présence d’un représentant de l’Institution, conviennent avec nous « qu’entre le fort symbole du voisinage du quartier d’affaires de la Défense et la surface de quatre hectares du Champ de la Garde, celui-ci devrait devenir un lieu d’expérimentations de dépollution, restauration, résilience des sols ». La Ferme enfonce le clou, l’Agro-Poésie intime « l’ouverture permanente au public – acteurs et spectateurs – par souci de transparence, de pédagogie… et d’optimisme !».
Deus ex machina ! Quelques semaines plus tard à peine, l’école nationale d’agronomie AgroParisTech nous découvre ! Depuis, nous menons conjointement foule d’expériences : nous analysons les sols que nous travaillons, amendons, soignons, les végétaux que nous y cultivons… et simultanément produisons les fruits et légumes que nos connaissances nous autorisent à manger !!!
Comments by La Ferme Du Bonheur