Samedi 1er février
14h : « La Charte Environnement de la Métropole »
Daniel Breuiller, vice-président de la Métropole du Grand Paris
« Face au défi climatique et à l’effondrement du vivant, trois conditions doivent être réunies pour renaturer la ville et permettre à la Métropole du Grand Paris d’être plus verte et plus résiliente :
– La première, c’est la volonté politique qui doit se traduire dans des textes réglementaires et une pensée de la ville.
– La seconde, c’est la volonté politique.
– La troisième, c’est la volonté politique !
La charte de la Métropole Nature est une opportunité pour les élus et les acteurs économiques de traduire leur volonté politique en actes … »
Daniel Breuiller fut maire d’Arcueil depuis 1997, mandat qu’il quitte en Décembre 2016. Il fut le fondateur de la Vallée Scientifique de la Bièvre et de l’association Cancer Campus, vice-président de la communauté d’agglomération du Val de Bièvre de 2000 à 2016, conseiller général du Val de Marne de 2004 à 2015 et vice-président en charge de la démocratie participative puis du développement durable. Il est depuis la création de la Métropole du Grand Paris, Vice-Président en charge de la nature en ville, du patrimoine paysager et de l’agriculture urbaine.
15h : « Un arbre tout neuf »
Francis Hallé, botaniste, biologiste, dendrologue
« Les arbres, comme nous les voyons actuellement, sont complètement différents des arbres de nos parents ; depuis cinquante ans, les découvertes se sont multipliées dans le monde entier. J’exposerai une sélection de ces découvertes : l’immortalité potentielle, la communication entre les arbres, des « pratiques » peu connues en arboriculture, l’arbre et la lune, les arbres « coloniaires », des idées récentes sur le génome des arbres, la détection des séismes, la timidité, des idées sur l’arbre en ville, etc. »
Francis Hallé, né en Avril 1938, Botaniste français spécialisé en botanique tropicale, écologie des forêts tropicales, architecture des plantes tropicales. Professeur à l’université de Montpellier de 1971 à 1999, actuellement retraîté de l’Education Nationale.
Nous entendrons certainement Francis parler d’un de ses livres qui nous interpelle particulièrement, nous autres à Nanterre, « Du bon usage des arbres » publié chez Actes Sud, un plaidoyer à l’attention des élus, des énarques et des collectivités publiques, un petit cours sur l’arbre, sa gestion, sa culture, son rôle dans la ville, afin qu’il ne soit pas menacé par l’incompétence, le souci de rentabilité, le principe de précaution, le mépris de tout ce qui vit, quand ce n’est pas tout cela à la fois.
17h : « Les bienfaits de l’agriculture urbaine sur la biodiversité »
Christine Aubry, directrice du laboratoire d’agriculture urbaine à AgroParisTech
« Les agricultures urbaines, situées dans ou aux abords des villes, sont aujourd’hui l’objet de beaucoup d’attentes de la part de ces villes. De la diversité de leurs formes on attend aussi une diversité de fonctions. Parmi elles, des contributions possibles pour maintenir, voire augmenter la biodiversité dans les villes. On illustrera ici quelques aspects de ce que l’agriculture urbaine, au moins sous certaines de ses formes, peut apporter à la biodiversité et on élargira le propos aux aspects culturels et sociaux à partir de quelques projets en cours…»
Christine Aubry est ingénieure agronome, docteur en agronomie. Elle a travaillé sur la gestion technique des fermes de grandes cultures avant de partir au tournant du siècle trois ans à Madagascar où elle découvre l’agriculture dans les villes. Elle mène alors en parallèle un programme à Madagascar et une recherche sur les circuits courts franciliens. En 2012 elle crée une équipe pluridisciplinaire « agricultures urbaines », puis en 2015 le bureau ExpAu qui travaille avec les collectivités, et en 2018 la chaire « agricultures urbaines » à AgroParisTech, l’école d’agronomie historique française où une spécialisation sur les espaces urbains existe depuis 2013.
18h : « État des luttes de préservation des terres en Île de France »
Antoine Lagneau, chargé d’études « Agriculture urbaine » à l’Institut Paris- Région /Agence Régionale de la Biodiversité d’Île-de-France
Une même fragilité face au même péril : l’artificialisation des territoires. En Ile-de-France, toutes les terres, urbaines, périurbaines ou rurales sont menacées à plus ou moins grande échelle, à plus ou moins brève échéance. Ces dernières années, la consommation d’« espaces naturels » s’élève ainsi à 590 ha/an en moyenne, principalement sur des terres agricoles. La métropole poursuit son imperméabilisation, ses banlieues ne cessent de s’étendre, les villes nouvelles des années 70 ont depuis longtemps débordé de leurs limites initiales et les zones commerciales parachèvent tranquillement cette minéralisation mortifère. Pour autant, l’utopie végétale n’a pas dit son dernier mot : potagistes-activistes urbains, jardiniers-guerilleros périurbains, paysans-résistants ruraux, la reconquête du bitume semble bel et bien passer par la fourche et la bombe de graines ! D’Europa City à la plaine de Montesson en passant par le jardin partagé du Bois Dormoy jusqu’à la Ferme du Bonheur, la préservation des sols et des paysages réunit habitants et territoires pour un futur moins artificialisé. Et si ce retour à la terre traduisait aussi une réhabilitation de l’Habiter ? Être habitant ; être partie prenante d’une histoire sur un temps long ; être lié aux autres ; à son environnement et à la communauté du vivant ; être relié à son territoire…
Face à l’injonction consumériste de notre époque, l’agriculture urbaine mais aussi les nouvelles utopies agricoles, par leur capacité à générer du commun et leur proposition d’un nouvel imaginaire sont de véritables outils d’emporwerment, de pouvoir d’agir et de faire mais aussi et surtout, de prendre soin.
Chargé d’études « Agriculture urbaine » à l’Institut Paris-Région/Agence Régionale de la Biodiversité en Île-de-France, coordinateur de l’Observatoire Régional de l’Agriculture Urbaine et de la Biodiversité. Chargé de cours à l’Institut Catholique de Paris en 1ère année de Master PEDD et chercheur-associé au centre belge Barricade, participe à la réflexion autour du mouvement des Villes en transition à travers les questions sociales, alimentaires et agricoles.
Co-auteur des ouvrages « Agriculture urbaine, vers une réconciliation ville-nature » (2015- Le Passager Clandestin) ; « A travers champs et villes, regard sur les natures cultivées d’Ile-de-France » (juin 2017- Le Passager Clandestin) ; « Le petit livre noir des grands projets inutiles » (juillet 2015 – Le Passager Clandestin)
Dimanche 2 février
La Parole Fraternelle
19h : « La Nature sait-elle qu’elle est en ville ? »
Gilles Clément,
jardinier, biologiste, écrivain… paysagiste, botaniste, entomologiste
« La place laissée au non-bâti sur le parcours de l’axe historique de Paris n’a pas résisté aux assauts de la spéculation immobilière mais il reste une partie non négligeable de ce qui apparaît comme une lumière dans le tissu urbain de Nanterre au delà l’Arche.
J’aborderai l’historique des projets menés avec Paul Chemetov et Guillaume Geoffroy-Dechaume sur ce parcours »
Dès le début des années 70 Gilles Clément conçoit et réalise des jardins pour une clientèle privée en France et à l’étranger. En 1977 il cesse cette activité pour se consacrer à « l’espace public » et fonde l’Atelier Acanthe en 1985. Il s’installe de façon indépendante en tant qu’artiste en 2000 et organise ses prestations en co-traitance avec les ateliers de paysage, en particulier Coloco à Paris.
Le concept de Jardin en Mouvement, né d’une expérimentation dans son propre jardin dans la Creuse trouve une application en espace public pour la première fois dans le Parc André Citroën dès 1986.
L’ouvrage portant le même nom parait en 1991. De nombreux ouvrages suivront (plus d’une vingtaine), certains abordant d’autres concepts importants : Le Jardin planétaire (exposition à la Villette en 1999/2000), Le Tiers-Paysage (2003), traduit en plusieurs langues.
Enseignant à l’Ecole Nationale Supérieure de Versailles de 1980 à 2012 il assure, en 2011/12 des cours au Collège de France dans le cadre de la chaire de création artistique et poursuit une activité d’enseignant vacataire sous forme d’ateliers en Italie, Espagne et France.
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